LES MILIEUX ROCHEUX / Falaise

Roc du Zodeck_©N.Sauter_CBNPMP.JPG

Nul n’ignore ce qu’est une falaise !

Il s’agit d’une grande paroi de roche très inclinée, verticale, voire même en surplomb avec une pente supérieure à 90°.
De quelques mètres à plusieurs centaines de mètres de haut, calcaires ou siliceuses, ombragées ou exposées en plein soleil, en plaine ou à plus de
2 000 mètres d’altitude, il existe une grande diversité de falaises bien différentes… Leur dénominateur commun : des conditions de vie extrêmes, allant crescendo avec l’altitude, pour la faune et la flore sauvage qui s’y développent assez discrètement.
Très peu de terre, très peu d’eau, de fortes amplitudes thermiques, du vent, des pluies parfois violentes, des périodes de gel… Les maîtres-mots sont « adaptations », « résistances », « survie » !
Lichens, mousses, fougères, plantes à fleurs ou arbrisseaux, et même des arbres : rares sont les espèces à pouvoir vivre en milieux rocheux, on ne peut plus surprenantes par leur capacité à se plaquer sur la paroi, à glisser leurs racines dans les fissures, à fleurir dans un désert de roche.
Les animaux ne déméritent pas non plus ! Parmi les plus observés et renommés, quelques rapaces emblématiques mais il serait injuste d’ignorer les chauves-souris qui dorment derrière une écaille, de petits reptiles qui profitent de la chaleur emmagasinée par le rocher, des araignées et insectes qui s’abritent dans les fissures et des végétaux qui offrent le gîte et le couvert…
VULNÉRABILITÉ HABITAT

 VULNÉRABILITÉ
 DE L’HABITAT

> Destruction et arrachage de la flore lors de la purge et équipement de voies d’escalade/alpinisme

> Difficulté de régénération de la végétation à force de passages répétés

> Piétinement, arrachage de la végétation aux pieds des parois

> Dérangement de la faune / perturbation des oiseaux, notamment au moment de la nidification et du nourrissage des petits

ESPÈCES EN PRÉSENCE

espece vegetale

ESPECE
VEGETALE

Corbeille d'argent à gros fruit
Hormathophylla saxigena
Voir l'espèce
Androsace de Vandelli
Androsace argentea
Voir l'espèce
Genévirer thurifère
Juniperis thurifera
Voir l'espèce
Campanule remarquable
Campanula speciosa
Voir l'espèce
Muflier asaret
Asarina procumbens
Voir l'espèce
espece animale

ESPECE
ANIMALE

Gypaète barbu
Gypaetus barbatus (Linnaeus, 1758)
Voir l'espèce
Percnoptère d'Égypte
Neophron percnopterus (Linnaeus, 1758)
Voir l'espèce
Molosse de Cestoni
Tadarida teniotis (Rafinesque, 1814)
Voir l'espèce
Martinet à ventre blanc
Tachymarptis melba (Linnaeus, 1758)
Voir l'espèce
Crave à bec rouge
Pyrrhocorax pyrrhocorax (Linnaeus, 1758)
Voir l'espèce

ACTIVITES SPORTIVES
DU MILIEU ROCHEUX

La grimpe libre, sportive ou récréative, en milieu naturel consiste à évoluer le long de parois rocheuses verticales équipées de points d’ancrage (piton), permanents ou temporaires, pour permettre une progression sécurisée via des voies plus ou moins accessibles selon le niveau du pratiquant. Discipline des milieux rocheux par excellence, l’escalade s’exerce à l’aide des prises constituées par les anfractuosités du relief qui permettent aux pratiquants d’explorer des milieux sauvages relativement inaccessibles s’ils n’étaient pas équipés.



RISQUE D’IMPACT

 La mise en place des équipements (pitons, coinceurs, crochets, etc.) nécessaires à la pratique de l’escalade sécurisée et des activités sportives assimilées peut dégrader les habitats rocheux tout comme les opérations de nettoyage préalable et d’entretien des parois ainsi que l’aménagement des accès menant aux pieds des voies.
Les piétinements plus ou moins canalisés favorisent l’érosion des sols quand une surfréquentation peut déranger la faune tout autant que perturber le développement de la flore, en particulier les espèces rupestres qui trouvent là des habitats où les conditions de vie sont assez extrêmes. 
Au rang des pollutions, outre des déchets encore trop abandonnés aux abords des sites les plus accessibles, la magnésie résiduelle, poudre blanche anti-transpirante de carbonate de magnésium, qui colle durablement aux prises sur les voies d’escalade, aurait un effet délétère sur la végétation des milieux rocheux. 

PRECONISATIONS

Comme pour d’autres sports de nature, les conflits d’usages liés à l’escalade et son impact environnemental sont de plus en plus pris en considération, faisant l’objet de concertations et de démarche de conciliation entre propriétaires, gestionnaires de l’espace, grimpeurs, fédérations sportives, naturalistes et autres usagers. 
Ne pas équiper de voie sans déclaration et autorisation ad hoc.        
Pratiquer uniquement sur les sites conventionnées ? référencées. Respecter les itinéraires d’approche ainsi que les voies configurés en tenant compte d’enjeux de biodiversité.
Préférer l’utilisation de colophane, résine d’origine organique, plutôt que de « magnésie ».
S’enquérir de l’éventuelle présence d’espèces végétales et/ou animales rares ou menacées, sur le site de pratique ; le cas échéant, renoncer à son activité sur ce site ou s’astreindre à la faire cohabiter dans le respect de leurs cycles de vie (périodes de fructification, nidification, etc.).

Prise en compte de la biodiversité sur sites d’escalade

En application de directives habitats faune flore émanant de l’Union européenne, du Code de l’environnement, d’arrêtés et de réglementations régionaux, départementaux ou plus locaux, certains sites de grimpe libre peuvent voir leur accès restreint ou interdit, le plus souvent temporairement, afin de préserver des populations d’espèces vulnérables et l’intégrité de leurs habitats.
Des jurisprudences font aussi état de fermetures de voies non autorisées préalablement et d’obligations de déséquipement répondant à de forts enjeux de conservation d’espèces rares, protégées ou menacées. »

Cette activité de loisirs mêle randonnée pédestre et escalade pour progresser sur une paroi rocheuse en auto-assurance, sans être rompu aux techniques de grimpe. Une main courante permanente dessine un itinéraire aménagé de câbles d’acier, de pitons, crochets, échelles, rampes, etc. Au-delà de l’approche sportive, la via ferrata facilite l’accès d’un large public à la découverte sensible des paysages et d’écosystèmes moins explorés.

Depuis les années 2000, l’engouement pour cette activité inspire de nombreux projets de développement touristique qui cherchent à valoriser durablement le patrimoine naturel de leur territoire. Possible sur des parcours similaires, équipés d’une ligne de vie, la via corda se distingue par une progression encordée et des passages à escalader à l’aide de points d’ancrage permanents.

Risques d'impact

L’implantation de via ferrata ou via corda implique de conséquents aménagements pour permettre l’accès au site – y compris des engins de chantier et services de secours – ainsi qu’une pratique sécurisée à l’aide de nombreux points d’assurage permanents. L’ensemble des équipements nécessaires peut modifier les paysages, dégrader des habitats naturels et perturber les espèces de flore et de faune sauvages qui s’y développent. L’intensification de la fréquentation d’espaces sans activités humaines auparavant n’est pas sans perturber les écosystèmes et la biodiversité singulière des milieux rocheux.

Préconisations

Un diagnostic naturaliste et une étude d’impact environnemental comptent parmi les préalables à tout projet de via ferrata ou corda, de même que la mise en œuvre d’une démarche de concertation rassemblant propriétaires, gestionnaires, naturalistes et usagers de l’espace. Privilégier une pratique encadrée respectueuse de la biodiversité singulière des milieux rocheux.

Prise en compte de la biodiversité sur sites de via ferrata ou corda

Des espèces protégées, animales et végétales, peuvent justifier la mise en place de mesures, y compris règlementaires, visant leur conservation sur certains sites. Les éléments remarquables du patrimoine naturel vivant peuvent être signalés par le biais de panneaux d’information ou de chartes de bonnes pratiques qui diffusent des préconisations pour préserver leur quiétude.

S'apparentant au funambulisme, cette pratique au nom hérité de l'anglais « ligne lâche » s'exerce généralement en pleine nature et consiste à évoluer, sans accessoire de stabilisation, sur une sangle élastique tendue entre des points d'accroche. Le plus souvent naturels et accessibles à hauteur d'homme, les supports de fixation sont généralement des arbres, des racines, ou des rochers.

Dans l'air du temps, la slackline tend à s'affirmer comme un véritable sport dont l'International slackline association (ISA) assure la promotion. Plusieurs pratiques dérivent de cette discipline, entre autres : la highline souvent à proximité de lieux d'escalade pour profiter de points d'ancrage en hauteur, la spaceline qui forme des réseaux d'au-moins trois slacklines connectées entre elles, non sans multiplier les points d'ancrage.

Risques d'impact

L'ancrage d'une slackline sur un arbre peut en altérer la santé par l'arrachement de son écorce ou de petites branches, par l'écrasement de l'aubier (bois tendre se formant juste sous l'écorce autour du cœur de l'arbre), notamment lors des périodes des montées de sève au printemps. La force de traction exercée sur le végétal support de l'ancrage peut aussi le casser ou engendrer son déracinement si celui-ci est trop jeune ou malade. La pratique de cette activité peut également perturber et déranger la faune vivant sur la falaise.

Préconisations

Augmenter la largeur des élingues qui permettent l'ancrage et placer des protections en mousse entre ces fixations et l'écorce. Choisir des arbres tant que possible inhabités pour la faune et ne présentant pas de plante ou mousse épiphyte. Fixer la slackline le plus bas possible sur l’arbre afin de réduire le moment de force induit à son pied, en privilégiant des spécimens dont le diamètre est suffisant pour supporter plusieurs centaines de kilogrammes. S’enquérir de l’éventuelle présence d’espèces végétales et/ou animales rares ou menacées sur le site de pratique ; le cas échéant, renoncer à son activité sur ce site ou s’astreindre à la faire cohabiter dans le respect de leurs cycles de vie (périodes de fructification, nidification, etc.).

Prise en compte de la biodiversité sur sites de Slackline

Aucune législation n'existe en France concernant la pratique de la slackline. Néanmoins, certaines municipalités responsables de la gestion des espaces verts de leur territoire ont établi des arrêtés qui interdisent l'utilisation d'arbres comme support à l'escalade ou toute autre pratique sportive, incluant la slackline.