LES MILIEUX ROCHEUX / Dalle rocheuse

dalle et Bupleurum_angulosum©C.Bergès_CBNPMP.jpg

Bien plus vivant... que dalle !

Pour un grimpeur, une dalle rocheuse est une paroi d'une assez faible surface, relativement lisse, avec une inclinaison positive (égale ou supérieure à 90°) par rapport au sol, qui peut tout aussi bien se présenter à l'horizontale. D’origine naturelle, à force d'érosion, ou liées aux activités humaines (carrières, aménagements routiers ou ferroviaires, etc.), elles peuvent se rencontrer au sommet de rochers nus, en corniches de falaises, au sein d'un éboulis, voire entourées de zones sableuses dénudées.

L'écologue y repère un habitat naturel spécialisé, visible sous forme de pelouses très ouvertes – et souvent discontinues – se développant sur un sol très superficiel, squelettique (très caillouteux) et presque entièrement minéral. Compte tenu des conditions difficiles, de sécheresse notamment, les dalles rocheuses sont généralement colonisées par des orpins (Sedum) bien adaptés et des plantes annuelles. Cependant, si des arbres et arbustes viennent se développer à proximité, confortant un climat plus frais, des tapis de mousses et lichens viendront progressivement prendre la place des espèces annuelles, et pourront même former un sol supportant une pelouse de plus en plus fermée.

Côté faune, la superficie réduite des dalles rocheuses favorise de petites espèces d'insectes, arthropodes et reptiles, qui profitent de la chaleur emmagasinée par la roche.

 VULNÉRABILITÉ HABITATVULNÉRABILITÉ
 DE L’HABITAT

> Piétinement, arrachage de la végétation et difficulté de régénération de la végétation à force de passages répétés

> Perturbation de la faune, en particulier pendant les périodes de reproduction

espece vegetale

ESPECE
VEGETALE

Orpin des rochers
Petrosedum rupestre (L.) P.V.Heath, 1987
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Orpin à feuilles épaisses
Sedum dasyphyllum L., 1753
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Petite oseille
Rumex acetosella L., 1753
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espece animale

ESPECE
ANIMALE

Apollon
Parnassius apollo (Linnaeus, 1758)
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Azuré des orpins
Scolitantides orion (Pallas, 1771)
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Lézard du Val d'Aran
Iberolacerta aranica (Arribas, 1993)
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ACTIVITES SPORTIVES
DU MILIEU ROCHEUX

De nombreuses pratiques sportives ou de loisirs peuvent s’avérer défavorables à la biodiversité des milieux rocheux, il convient de toujours respecter l’intégrité des écosystèmes sauvages qui s’offrent comme supports des activités de pleine nature.

Affectionnant les terrains naturellement accidentés avec des dénivelés, souvent en forêt mais aussi en montagne, l’enduro se pratique à vélo – assimilé au tout terrain cross-country et à la pratique du vélo de descente – ainsi qu’à moto, voire avec un quad, et consiste à parcourir des chemins balisés ou spontanés, en règle général non aménagés pour cet usage.

Popularisée à la faveur de compétitions se multipliant depuis les années 2000, cette activité de pleine nature vise principalement la performance sportive sans y associer une approche sensible des milieux naturels où elle se pratique. Se superposant aux pistes et sentiers de randonnée non prévus à cet effet, les tracés spontanés peuvent rejoindre les dessertes de terrains privés, des voies d’accès ouvertes à l’occasion de travaux ou bien réservées aux services d’urgence. Les conflits d’usages sont fréquents, à plus forte raison lorsque les pratiquants s’arrogent la liberté de sortir des voies existantes et de créer des tracés sauvages.

Risques d'impact

Sur les parcours les plus empruntés, l’enduro et les pratiques assimilées renforcent l’érosion des surfaces déjà nues quand les passages répétés via des tracés sauvages décapent progressivement les sols, malmenant la végétation en présence jusqu’à la faire disparaître. Les parcours sauvages peuvent traverser des espaces naturels remarquables méconnus – voire réglementés sans que l’information ne soit clairement perçue – alors que les richesses floristiques et faunistiques des milieux rocheux demeurent encore relativement insoupçonnées du grand public. Les risques de perturbations des espèces végétales et animales sont réels compte tenu du nombre croissant des pratiquants. Les nuisances sonores et les pollutions chimiques en lien avec l’utilisation de véhicules motorisés comptent aussi au rang des pressions qui s’exercent sur la flore et la faune de ces écosystèmes.

S’enquérir de l’éventuelle présence d’espèces végétales et/ou animales rares ou menacées sur le site de pratique ; le cas échéant, renoncer à son activité sur ce site ou s’astreindre à la faire cohabiter dans le respect de leurs cycles de vie (périodes de reproudction/fructification, nidification, etc.).

Préconisations

Emprunter les tracés déjà existants permet d’épargner les plantes, mousses, lichens – et rares champignons – qui ont la capacité de se développer dans des milieux rocheux, de même que la petite faune qui y vit. Ne pas procéder à des aménagements sauvages et engager une démarche de concertation avec les parties prenantes (propriétaires, gestionnaires, naturalistes, usagers) dans le cas d’un projet de tracé dédié aux pratiques d’enduro.

S’enquérir de l’éventuelle présence d’espèces végétales et/ou animales rares, protégées ou menacées sur le site de pratique ; le cas échéant, renoncer à son activité sur ce site ou s’astreindre à la faire cohabiter dans le respect de leurs cycles de vie (périodes de fructification, nidification, etc.).

Prise en compte de la biodiversité sur sites d’enduro

Inscrite au Code de l’environnement, la loi Lalonde du 3 janvier 1991 réglemente la circulation des véhicules motorisés dans les espaces naturels publics où le hors-piste est strictement prohibé. Des réglementations locales peuvent encadrer la pratique de l’enduro et loisirs assimilés sur certaines voies de l’espace public en vue de protéger les habitats naturels et les espèces sauvages qu’ils hébergent. Des chartes de territoire, à l’échelle d’un parc naturel régional ou d’une zone Natura 2000 par exemple, peuvent préconiser des bonnes pratiques visant à préserver le patrimoine naturel.