LES MILIEUX ROCHEUX / CANYON

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Comme une cicatrice terrestre

Assez difficiles d'accès, les canyons ou les gorges sont parmi les milieux rocheux encore assez peu explorés par l’homme, au-delà du lit encaissé du cours d'eau qui l'a creusé, et qui peut désormais être asséché. Relativement étroits, les canyons s'enfoncent plus ou moins profondément entre des parois abruptes où une biodiversité singulière s'adapte à une luminosité limitée, des températures et une humidité plutôt basses. Malgré ces conditions de vie contraignantes, les canyons présentent souvent une intéressante diversité d’espèces : poissons, insectes aquatiques et terrestres, reptiles, petits mammifères, mousses, plantes aquatiques et rupicoles, qui profitent ici d'une situation écologique spécifique entre milieux rocheux et aquatiques.

VULNÉRABILITÉ HABITAT VULNÉRABILITÉ
 DE L’HABITAT

> Piétinement, arrachage de la végétation et difficulté de régénération de la végétation à force de passages répétés

> Perturbation de la faune, en particulier pendant les périodes de reproduction

espece vegetale

ESPECE
VEGETALE

Ramonde des Pyrénées
Ramonda myconi
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Saxifrage de l'Ecluse
Micranthes clusii
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espece animale

ESPECE
ANIMALE

Calotriton ou Euprocte des Pyrénées
Calotriton asper (Al. Dugès, 1852)
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ACTIVITE SPORTIVE
DU MILIEU ROCHEUX

Mêlant des pratiques empruntées aux sports d'eaux vives, à la randonnée pédestre ainsi qu’à l'escalade, à l'alpinisme ou encore à la spéléologie, le canyoning ou canyonisme consiste à progresser dans le lit d’un cours d'eau, au fond de gorges et de ravins étroits et encaissés, qui peuvent être rejoints par des cascades.

La progression, généralement dans le sens d'écoulement de l'eau, y compris en cas d’assèchement, se fait principalement à pied, à la nage, à l’aide de cordes fixées à des points d’ancrage, souvent permanents, lors de descente en rappel ou de passages souterrains. Relativement accessible lorsqu’il ne présente pas, ou peu, de difficultés en termes de verticalité, le canyoning devient randonnée aquatique ponctuée de sauts et de glissades à la faveur de toboggans "naturellement" façonnés. Quand la pratique s’accompagne d’une recherche d’immersion et de découverte des milieux sauvages, elle est désignée canyonisme d’aventure alors que d’autres amateurs et professionnelles s’adonnent à un canyoning sportif.

Risques d'impact

Avec plus de 300 000 licenciés et tout autant de pratiquants occasionnels en France métropolitaine, l’impact du canyoning sur les milieux rocheux et aquatiques, leur richesse floristique et faunistique, varie en fonction de la fréquentation des sites supports et des niveaux d’eau où s’exerce l’activité. Le piétinement à répétition des zones les plus fréquentées, en particulier pendant les périodes de fructification végétale, ainsi que les perturbations inhérentes lors des périodes de reproduction animale, peuvent porter atteinte aux espèces en présence, d’autant plus s’il s’agit de petites populations d’individus.

Interpellée par des associations écologistes, la Fédération Française de Spéléologie (FFS) qui rassemble pratiquants et professionnels du canynoning a commandée la première étude d’impact en 1995 ; d’autres études ont été réalisées depuis, laissant croire à une réelle prise en compte des enjeux de biodiversité propres à ces milieux supports d’activités sportives et de loisirs.

Préconisations

Veiller à ne pas multiplier les voies de cheminement, tout en s’efforçant de réduire le piétinement des zones les plus sensibles, à graviers et à sables, en les contournant. Préférer la marche sur le côté du cours d’eau lorsque la hauteur d’eau ne dépasse pas 40 cm. S’enquérir de l’éventuelle présence d’espèces végétales et/ou animales rares ou menacées sur le site de pratique ; le cas échéant, renoncer à son activité sur ce site ou s’astreindre à la faire cohabiter dans le respect de leurs cycles de vie (périodes de reproduction, nidification, etc.). Privilégier une pratique encadrée respectueuse de la biodiversité singulière des milieux rocheux.

Prise en compte de la biodiversité sur sites de canyoning

Des espèces protégées, animales et végétales, peuvent justifier la mise en place de mesures, y compris règlementaires, visant leur conservation sur certains sites. Les éléments remarquables du patrimoine naturel vivant peuvent être signalés par le biais de panneaux d’information ou de chartes de bonnes pratiques qui diffusent des préconisations pour préserver leur quiétude.